Thriller psychologique
4étoile(s) 4étoile(s) 4étoile(s) 4étoile(s) 4étoile(s)

DE BEHANDELING (LE TRAITEMENT)

Hans Herbots

Geert Van Rampelberg, Johan Van Assche, Laura Verlinden, Ina Geerts

128 min.
29 janvier 2014
DE BEHANDELING (LE TRAITEMENT)

Un film marquant qui déchire le cœur, laisse sans voix et met en état de choc… alors même qu’il est dénué de toute intention choquante.

Dès la première minute, De Behandeling vous ouvre les entrailles et ne vous les lâche pas jusqu’à la dernière seconde.

Il fallait une énorme dose de talent et beaucoup d’audace à Hans Herbots ainsi qu’à tous ceux qui portent remarquablement ce film pour aborder, sans compromis ni compromission, l’innommable barbarie qu’incarne la pédophilie. C’est grâce à une sobriété glaçante, parfois clinique, mais contrebalancée par une
implication humaine extraordinaire, endossée par un Geert Van Rampelberg qui crève littéralement l’écran, que De Behandeling parvient à maintenir de bout en bout l’équilibre ô combien périlleux du réalisme et de l’émotionnel.

En s’inspirant du best-seller britannique The Treatment de Mo Hayder, Hans Herbots a pris le risque et a relevé, haut la main, le dangereux défi d’aborder un sujet aussi sensible que douloureux avec pudeur et humanité tout en perçant l’abcès des passions qu’il soulève. Le scénario minutieusement fouillé, n’accuse aucun faux pas. La caméra est magistralement maîtrisée. Chaque scène porte la marque de l’efficacité et de l’authenticité. La tension dramatique ne faiblit jamais, et les personnages, tous terriblement et également investis, ne sombrent à aucun moment dans la facilité du pathos ni du mélo.

En mêlant deux histoires, celle de l’enquêteur Nick Cafmeyer toujours hanté par la disparition de son frère lorsqu’il avait neuf ans, et l’investigation qu’il doit mener sur l’enlèvement de Robin, un garçon lui aussi âgé de neuf ans, De Behandeling ouvre le kaléidoscope d’un mal sans limites tout en conservant à bonne distance le sordide qu’il génère. Pédophilie, crime commis sur l’enfance, démence sexuelle, folie humaine : aucun aspect de ce qui fait scandaleusement partie de l’humanité n’est épargné mais De Behandeling tire sa force en maintenant fermement serrées les brides de la retenue et en ne cédant pas à un racolage vulgaire.

De Behandeling est un film dur, parfois insoutenable mais dont le courage mérite d’être grandement salué, et ce d’autant plus qu’il est porté à l’écran par un réalisateur belge.

Par la catharsis qu’il inspire inévitablement, De Behandeling va bien au-delà du simple thriller. Il ne peut laisser indifférent et laisse une empreinte indélébile.

( Christie Huysmans )