Pour un samedi soir
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BLOOD TIES

Guillaume Canet

Clive Owen, Billy Crudup, Zoe Saldana, Mila Kunis, Marion Cotillard

127 min.
30 octobre 2013
BLOOD TIES

Blood Ties est une tranche de vie. Et la vie, parfois, c’est d’un ennui !

New York 1974, un policier, Frank ( Billy Crudup) accueille chez lui son frère Chris (Clive Owen), qui vient de purger une peine de dix ans de prison. Chris tente de mener une vie en pleine légalité, mais la société ne lui laisse pas de seconde chance, il retombe donc dans la criminalité, mais tente malgré tout de maintenir ses liens familiaux intacts.

Blood Ties, remake de Les Liens du Sang (Jacques Maillot, 2008), est un film de gangster traditionnel, prévisible, téléphoné, oscillant entre les thèmes familiers de la rédemption et de l’effet pervers du système de réhabilitation des criminels, qu’aurait pu écrire sans trop de sueurs n’importe quel aficionado du genre. L’histoire est banale, et longue (très longue, très très très longue). Hormis les prestations (excellentes) de Billy Crudup, Zoe Saldana et Matthias Schoenaaerts (pourtant peu présent dans le film), les acteurs offrent un jeu d’une profondeur telle que le spectateur sera davantage intéressé par les aiguilles de leurs montres. Guillaume Canet, le réalisateur, parvient même à rendre le grand Clive Owen ennuyeux.

Histoire plate et personnages lisses pour un film de surface certes, mais rendons à Canet ce qui appartient à Canet : le réalisateur est un esthète. Le décor, la photographie et la bande son sont parfaitement travaillés. La musique, écrite par Maxim Nucci, offre les seuls moments de réel conflit ou contraste du film.

Guillaume Canet a du talent et un sens aigu de l’image, mais il a surtout de clairs problèmes de scénarisation et de rythme qui, dans ce cas-ci, ne pardonnent pas. Blood Ties n’est ni un mauvais, ni un bon film, c’est une jolie surface sans profondeur. Les fans du cinéma de gangster devraient apprécier l’expérience, car les codes du genre sont respectés, mais en sortant du cinéma, on se pose la question : est-ce que cela vaut bien la peine de faire un remake s’il n’a rien de neuf à offrir ?

( Aurélie Waeterinckx )