BEGINNERS

En perdant sa mère, Oliver retrouve son père ! Un père qui avoue être gay ! Il ose enfin faire cette révélation à son fils après des années de cachotterie mais désormais à 75 ans, atteint d’un cancer, ses jours sont comptés. Il est décidé à vivre pleinement, ne se refusant rien. Pour cet ancien directeur de musée, c’est la voie ouverte à son coming out.

Bars gays, associations militantes, jeunes garçons via des sites, Hal le père, mène une vie débridée, rien ne l’arrête. Au delà des clichés parfois présents malgré tout, Hal voudrait transmettre cette énergie, cette joie de vivre à son fils, la trentaine, un garçon réservé, illustrateur à Los Angeles.
Du coup une nouvelle relation va s’établir entre eux. C’est un père plus sympathique, plus ouvert qu’Oliver découvre et dont il se sent plus proche.
Parfois choqué, Oliver accepte ces moments parfois extravagants mais pleins de bonheur, de tendresse. C’en est fini des mensonges, des compromis indispensables à l’époque, pour se protéger, lui, sa femme, son mariage.

Cette bulle de bonheur, Oliver va vraiment la découvrir grâce à lui et à Anna, une actrice française, jolie blonde, charmante, qui vit sur son petit nuage. Elle habite à l’hôtel au grè de ses tournages, là où le vent la pousse.
Leur complicité, leur affinité sont immédiates, l’engagement est une autre affaire pour ces deux êtres un peu perdus.

Une fois de plus, on voit combien les relations sont compliquées mais passionnantes. Le risque zéro n’existe pas mais la volonté est toujours plus forte et la réussite est à ce prix.

On se laisse happer par "Beginners" qui est une belle histoire sur le temps qui passe. C’est un film tendre, original, intimiste et surprenant !

Le réalisateur Mike Mills fait partie de ces réalisateurs indépendants américains, bourrés de talent et qui avec un petit budget font de jolis films. Ici, il nous raconte sa propre histoire, sa vie. Il a trouvé un ton juste, vrai pour raconter cette histoire délicate, en mi-teinte et laisser aux personnages leur libre interprétation, leur propre enthousiasme ce qui n’était pas couru d’avance vu les circonstances.
Pari gagné, on en sort un peu triste, désarçonné mais avec une envie folle d’aimer.

Le casting est d’une justesse incroyable avec Ewan Mc Gregor toujours aussi talentueux, un Christopher Plummer, dans le rôle du père d’une justesse inouïe et Mélanie Laurent , malicieuse à souhait ! Sans oublier le chien Cosmos, un Jack Russell, un terrier bavard – vrai trait d’union entre les personnages .

(Anne Goreux)