Diane Keaton, Mandy Moore, Lauren Graham, Piper Perabo
Aie. Ouille. Pourquoi Diane Keaton a-t-elle accepté de jouer dans ce film (*) pour lequel même la qualification de daube est trop élogieuse ?
Elle a vraisemblablement ses raisons que nous n’avons pas à connaître (angoisse de rester sans jouer, nécessités financières, amitiés pour un membre de l’équipe filmique, pression syndicale ou fiscale ?….).
Nous avons les nôtres pour vous dissuader de miser des euros et du temps sur ce canasson crevé de toutes parts.
Un scénario indigent.
Une mise en scène dont la platitude donnerait à la limande de la consistance.
Des dialogues à côté desquels ceux de la plus modeste série télévisée sont nobélisables.
Des actrices et acteurs qui s’appliquent à oublier les règles élémentaires de leur profession.
Une complaisance prédictive qui, par sa banalité situationnelle, ne risque pas de surprendre le spectateur dans l’inévitable engourdissement qui le saisira dès le premier quart d’heure du film.
Et comme si cela ne suffisait pas, « Because … » traite, avec une inconvenante désinvolture, d’un sérieux problème : celle d’une mère envahissante, bien décidée à s’immiscer dans la vie de ses trois filles pour trouver, à la cadette, l’homme parfait.
Aucun recul humoristique, aucune perspective un tantinet original n’allège cette « con-édie » qui croule sous les standards d’une certaine façon de vivre américaine : l’infantilisation prolongée des enfants, le jeunisme, le matriarcat, la valorisation par l’apparence, l’argent-roi, la superficialité des rapports humains, le refus de la solitude, l’addiction au mariage …..
Le personnage de la mère s’appelle Daphné Wilder. Ce prénom, snob et affecté, lui va à merveille. Quant au nom, Wilder, s’il colle à l’héroïne avec l’inadéquation d’un vésicatoire sur une surface humide, il titille l’imagination sarcastique du cinéphile qui rit sous cape à l’évocation du sort féroce que le grand Billy W. aurait réservé aux bouffonnes et pantins actionnés par Michael Lehmann.(**).
Sa mythiquissime réplique de fin de « Some like it hot », « nobody’s perfect » promue en impertinente oriflamme replaçant la quête du gendre idéal dans le seul contexte qui lui convienne : le ridicule. (m.c.a)
(*) elle qui avait, dans « The family Stone » de Thomas Bezucha, incarné une mère généreuse à l’inverse de l’hystérisation dont elle badigeonne et caricature son présent personnage.
(**) plus inspiré en tant que co-producteur auquel on doit le mélancolique et déjanté « Ed Wood » de Tim Burton