BE WITH ME

Be with moi, sois avec moi, est le désir de toute personne amoureuse.
Eric Khoo choisit de placer ce désir au cœur de 3 histoires qui, chacune, connaîtra un destin contrarié.

Le ton de ces récits qui évoquent la fragilité des relations humaines menacées par la rupture, indifférence et la mort, pourrait n’être que neurasthénique s’il n’était revigoré par la présence de Theresa Chan, une femme sourde et muette.

Celle-ci, jouant son propre rôle à l’écran, introduit dans ce monde où règne l’échec de la communication, une lumière particulière : celle de l’espoir.

Son double handicap ne sera pas vécu comme une fermeture au monde mais comme une autre façon d’entrer en contact avec celui-ci.

Eric Khoo va, cinématographiquement, développer cette idée, en axant sa réflexion sur tous les moyens de communications, autres que la parole off ou discursive, dont dispose l’individu : la lettre manuscrite, le texte tapé à la machine, le braille, le courrier électronique, le SMS, le smiley et même l’inscription de signes sur la paume de la main.

Si ces moyens échouent, il restera toujours pour s’opposer à l’effondrement des liens qui nous rattachent à l’autre, la possibilité soit de cuisiner pour lui comme Bruno Ganz dans « Pani & Tulipani » de Fernando Girasoli soit de le prendre dans ses bras pour le consoler.

Ce film, comme celui de Jia Zhang-Ke « The world » projeté cet été à Flagey, parle d’ouverture mais avec une humanité et une confiance en la vie qui manquent à ce dernier pour être, lui aussi, une œuvre d’amour et de partage. (m.c.a)