Comédie romantique
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BABY MAMA

Michael McClutters (USA 2008 - distributeur : Upi)

Tina Fey, Amy Poehler, Sigourney Weaver, Greg Kinnear, Steve Martin, Si

99 min.
19 novembre 2008
BABY MAMA

« Le célibat n’est pas un style de vie alternatif. » 

« Baby Mama », premier film du réalisateur Michael McClutters, est un film étonnamment féminin.

Il nous conte l’histoire de Kate Holbrook (Tina Fey), femme d’affaires indépendante et célibataire, voire célibattante, approchant la quarantaine, qui voit son horloge biologique se mettre subitement en marche alors qu’elle mène une vie bien organisée, entre un boulot palpitant sous la direction d’un patron atypique (Steve Martin, efficace en chef d’entreprise gourou), des dîners en famille et un superbe appartement.

Soudain obsédée par la maternité mais apprenant qu’elle est stérile, Kate entreprend une série de démarches dont on connaît les clichés : banque du sperme, adoption et … appel à une mère porteuse.

C’est autour de cette dernière idée que tourne l’intrigue du film puisque notre protagoniste, après avoir convaincu Angie Ostrowiski (une pétillante Amy Poehler) de porter son enfant, la voit débarquer sur le pas de sa porte et se trouve forcée à cohabiter avec la jeune femme qui n’a vraisemblablement elle-même pas encore passé le cap de l’enfance (en effet, c’est elle la « baby mama » à laquelle le titre fait référence). 

Ces deux personnages font tout l’intérêt du récit, qui vaut surtout pour ce duo efficace. En effet, l’alchimie entre les actrices - partenaires de parodies dans l’émission « Saturday Night Live » - fonctionne à merveille.

Même si la confrontation entre deux personnages que tout oppose semble un thème mille fois rebattu, ce schéma se révèle malgré tout dynamique grâce à ces deux têtes d’affiche féminines et à leur charisme indéniable.

Pourtant, on peut regretter le manque de consistance général des personnages secondaires, surtout dans le cas de Romany Malco, homme de main de l’immeuble, toujours prêt à offrir une oreille attentive aux deux jeunes femmes. De même, le film, mené par son duo irrésistible, ne fait aucune place aux personnages masculins, relégués au second plan.

Le récit recèle de savoureuses allusions à la culture populaire, allant de Justin Timberlake aux jeux vidéos les plus enfantins, dont le spectateur se délectera. Mais il manque également un peu de profondeur. Aussi, le film, moins réussi que « Juno » ou « Knocked up », se révèle-t-il quelque peu hâtif et simpliste quant à son approche des difficultés que rencontrent les femmes de notre temps à combiner vie personnelle et vie professionnelle.

Malgré tout, il est plaisant de voir des femmes bousculer le genre et se moquer des conventions avec un esprit de dérision assumé et une ironie bien dosée. Heureusement, le film, centré sur les relations et les interactions entre ses acteurs-personnages ainsi que sur une esthétique sitcomesque haute en couleur, évite de tomber dans le mélodramatique et dans un pathos verbeux et larmoyant autour des thèmes sur la maternité.

Sans renouveler le genre donc, ni marquer les esprits de manière indélébile, cette comédie romantique, loin des stéréotypes habituels, offre à son spectateur un honnête divertissement. Et après tout, n’est-ce pas ce que l’on attend de l’art cinématographique : une dose d’évasion et un brin d’euphorie ? Dans ce cas, on peut dire que « Baby Mama » tient ses promesses.

(Ariane Jauniaux)