Chronique sentimentale
1étoile(s) 1étoile(s) 1étoile(s) 1étoile(s) 1étoile(s)

AUGUST RUSH

Kirsten Sheridan (USA 2008 - distributiion : Kinepolis Film Distribution)

Keri Russell, Jonathan Rhys-Meyer, Robin Williams, Freddie Highmore

112 min.
19 mars 2008
AUGUST RUSH

Si l’on va au cinéma pour en sortir les mirettes constellées d’étoiles admiratives, il vaut mieux ne pas aller voir la dernière réalisation de la fille du cinéaste irlandais Jim Sheridan (« In the name of the father, « My left foot », tous les deux avec l’épatant Daniel Day-Lewis)

En rupture totale avec l’émotionnelle tension de son film précédent « Disco pigs » centré autour d’une relation amoureuse tellement forte qu’elle en devient dangereuse, « August Rush » est un film mou.

Son moyeu : le mélo et la tonne de clichés qui vont avec.

August fugue du foyer pour orphelins dans lequel il a été déposé tout bébé. Il part à la recherche de ses parents dont il vient d’apprendre qu’ils sont en vie. « On the road » il se trouve confirmé dans l’innéité de ses talents pour la musique. (*)

Quoi de plus normal quand on est, sans le savoir, le fruit d’une rencontre d’un soir entre une mère violoncelliste et d’un père rockeur. Tous les deux très talentueux.

A partir de ce postulat, véritable sésame d’entrée dans un conte de fées dans lequel tel un moderne Petit Poucet, August égrène non pas les cailloux mais les rencontres musicales - c’est la bonne idée de film de scander celles-ci sur, chaque fois, une tonalité différente (**) - la réalisatrice se lance sans compter dans une débauche de coïncidences qui font sourire et de surcharge d’effets sentimentalo-sonores qui en agaceront beaucoup et en attendrirons (peut-être) certains.

Oscillant, avec une constance qui fascine par sa détermination, entre le nunuche et le nanar, "August… " a tout du pot de miel trop sucré : il poisse les bonnes intentions.

Il n’est pas facile pour les acteurs de surnager à celles-ci, surtout lorsqu’elles flirtent avec un vague fond de religiosité.

Keri Russel essaie de ne pas sombrer. Rhys Meyers tente de flotter. Robin Williams williamise pour s’en sortir.

Et la nouvelle (***) coqueluche pré-pubère d’Hollywood, Freddie Highmore (****) fait ce qu’il peut pour éviter d’être englué par la schématisation de son personnage : il rame.

La vie d’artistes n’est décidément pas une sinécure. Plus que dans n’importe quel autre domaine, l’occasion y fait le larron. Ou le dindon. (m.c.a)  

(*) Les prodiges ont la côte au cinéma. Surtout s’ils sont musicaux. « Vitus » de Fredi M. Murer sorti à Bruxelles en février 2008.
(**) Mozart et blues, folk et techno, pop et rock.
(***) Auquel on souhaite un avenir à la Daniel Radcliffe ( la série des « Harry Potter »)plutôt qu’à la Macaulay Culkin (la série des « Home alone »)
(****) Déjà vu, entre autres, dans "Finding Neverland" de Marc Forster, "2 frères " de Jean-Jacques Annaud, "5 children and it " de John Stephenson, "Charlie and the chocolate factory" de Tim Burton et à voir dans « The Spiderwick chronicles » qui sort cette semaine sur les écrans belges.