Christel, Francine, Marie-Virginie, Rosalie, Nermina, Sabine, Béatrice, Laurence. Oui elles ont un nom ! Toutes ces femmes travaillent dans l’ombre. Toutes ces femmes sont employées dans les titres services. Parfois par choix mais bien souvent par obligation. Gaelle Handy et Agnès Lejeune ont permis, grâce à ’Au Bonheur des Dames ?’, de donner la parole à ces travailleuses bien trop souvent sous-estimées.
En immersion totale dans leur quotidien, nous les rencontrons au travail, à la maison, à l’agence. Elles nous racontent, face caméra, les contraintes du métier, leurs expériences, les difficultés professionnelles et personnelles qu’elles endurent chaque jour. Leur métier est bien plus complexe qu’il n’y parait. Elles jouent aussi le rôle d’assistante social et deviennent le pilier social de certaines personnes.
Souvent qualifiées de « boy », ces femmes de condition modeste réalisent un travail pénible et sous-payé. Emploi nécessaire et peu valorisé socialement, le secteur des titres services est le deuxième employeur, après le domaine de la construction, le plus important au niveau national. Il engage plus de 160 mille femmes et permet à de nombreuses familles de vivre.
’Au Bonheur des dames ?’ représente et dénonce les conditions des « aide-ménagères ». Entre travail à domicile, moments intime en famille et visite médicale, les plans sont intimistes, réalistes. Il n’est pas rare de se retrouver avec elles, à quatre pattes, en train de les regarder récurer le sol ou encore à l’intérieur d’une baignoire. Les deux réalisatrices apportent un documentaire essentiel, concret, qui nous laisse méditer sur le contexte social du secteur.
(Aurélie Bronckaers)