AMORE

Dans l’immense propriété des Recchi, riches industriels milanais, Emma mène une vie monotone, enfermée dans son rôle d’épouse et maîtresse de maison. Mais lorsqu’elle fait la connaissance d’Antonio, cuistot surdoué et meilleur ami de son fils, Emma prend le chemin d’un retour à la vie.

Comme le titre original « Io sono l’amore » (Je suis l’amour) le laisse présager, l’œuvre de Luca Guadagnino n’est pas sans prétention…
Se voulant l’héritier des grands tel Visconti, « Amore » se présente comme une fresque sur le déclin d’une famille de la haute bourgeoisie italienne.

Malheureusement, derrière une mise en scène très sophistiquée, accompagnée d’une bande originale grandiloquente, se cache un scénario assez mince qui assaisonne un mélodrame banal d’éléments empruntés à la tragédie antique.

Autre point regrettable : pour un film sur la passion amoureuse, « Amore » est d’une froideur très étonnante ! L’histoire n’arrive jamais véritablement à toucher le spectateur à cause de la mise en scène esthétisante au point de devenir trop distanciée. Les quelques scènes sur l’éveil des sens d’Emma telle la dégustation d’un plat préparé par Antonio, ou la scène d’amour champêtre ne sont guère convaincantes et frôlent le ridicule.

Certes, la beauté classique du film et le talent de Tilda Swinton donnent à « Amore » un certain charme, mais il n’en apparaît pas moins comme une sorte d’étrange anachronisme dans le paysage cinématographique actuel. Bref, un film prétentieux, fort long et lent, qui, même si il en séduira certains, en assommera beaucoup d’autres !
 
Nadia Vodenitcharov