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Amélie et la métaphysique des tubes

Réalisatrices : Maïlys Vallade, Liane-Cho Han, Scénariste : Aude Py
77 min.
25 juin 2025
Amélie et la métaphysique des tubes

Le célèbre roman d’Amélie Nothomb , Métaphysique des tubes, paru en 2000 chez Albin Michel, se transforme en film d’animation. Pas n’importe lequel cependant, il peint le paysage intérieur et extérieur d’une petite fille de 2 à 3 ans.
Amélie est un bébé silencieux, aux grands yeux verts, imperturbable. Son frère et sa sœur sont fort remuants, le calme du nourrisson étonne. Le papa belge est consul au Japon, la maman pianiste. Pendant le tremblement de terre de 1969, la petite fille sort soudain de sa bulle et se met à hurler, sans relâche.
On appelle la grand-mère paternelle à la rescousse. C’est elle qui trouve le moyen de calmer ce petit monstre : elle lui fait découvrir le chocolat blanc. C’est la métaphysique du tube …digestif !
Amélie à 2 ans et demi commence enfin à s’intéresser au monde qui l’entoure. Elle découvre sa famille , son jardin, sa ville, la plage. Avec l’aide de sa nounou et employée de maison Nishio-san, elle rencontre un pays doté d’un folklore, de coutumes et de rites. C’est le monde vu à travers les yeux naïfs et fantastiques d’une petite fille. Les vestiges de la guerre ne sont cependant pas très loin, notamment dans le personnage de la propriétaire , veuve inconsolée et rigide, xénophobe mais qui change au contact de la jeune génération et plus précisément de Nishio-san.
Drôle et poétique, cette fusion entre animation française et japonaise est une vraie réussite.
Grâce aux talents conjugués de Maïlys Vallade et Liane-Cho Han, les premières années d’Amélie ne sont pas mièvres et roses layette. On baigne dans le vert bonsaï, le jaune topaze, tous les roses du monde et même un bleu mélancolique qui appelle à la tristesse.
Le film rappelle Miyazaki mais aussi les peintres Signac, Seurat….
La musique, composée par Mari Fukuhara, mêle sonorités occidentales et asiatiques.
A voir donc, pour petits et grands !
Prix du public au film d’animation d’Annecy
Présenté à Cannes

Drossia Bouras