Réflexion politique
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ALICE ET LE MAIRE

Nicolas Pariser

Fabrice Luchini, Anaïs Demoustier ...

103 min.
2 octobre 2019
ALICE ET LE MAIRE

Les films de fiction politique sont peu nombreux dans le paysage de la production française à part quelques exceptions : « L’Exercice de l’Etat » de Pierre Schoeller, « Quai d’Orsay » de Bertrand Tavernier et » L’Enquête » de Vincent Garenq.
Dans ce paysage assez clairsemé, « Alice et le maire » de Nicolas Pariser est une nouvelle comédie politique très réussie.
Elle met en scène le maire de Lyon, Paul Théraneau (Fabrice Luchini), qui, après avoir consacré toute sa vie à l’engagement public, et à sa ville, se retrouve « en panne de carburant comme une Formule 1 privée d’essence ». Il retrouvera son envie de pensée auprès d’une nouvelle et brillante assistante, Alice Heimann (Anaïs Demoustier).

En fait cette fable satirique est le prétexte, pour le réalisateur, pour nous parler de ce qui le passionne « la rencontre de la politique, de l’histoire et de l’intimité ». La chose politique est en effet le fil conducteur de l’œuvre de Nicolas Pariser : courts- métrages (Le Jour où Ségolène a gagné, 2008 ; La République, 2009…), premier long-métrage, (Le Grand Jeu ), thriller romanesque qui a reçu le prix Louis-Delluc du premier film en 2015.

Dans ce nouveau film, sur fond de dialogues mordants, Nicolas Pariser pose la question de la compatibilité de la pensée politique et de sa pratique.
Suivre ces deux acteurs formidables dans les couloirs et bureaux de la Mairie de Lyon, dans les voitures de service où, faute de temps, le maire est obligé de convoquer son assistante, lors d’inaugurations multiples, entourés d’un aéropage de courtisans, est un réel plaisir.

(France Soubeyran )