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A white white day

Hlynur Palmason

Ingvar Eggert Sigurðsson, Hilmir Snær Guðnason, Elma Stefania Agustsdottir

109 min.
29 janvier 2020
A white white day

Le film s’ouvre sur un dicton islandais : « Lorsque le blanc du ciel et celui des paysages enneigés se confondent, la barrière entre les cieux et la terre tombe et les morts peuvent communiquer avec les vivants, proverbe qui, selon Hlynur Pálmason, renvoie à un mystère et une ambiguïté qui stimulent mon imagination sur la question de l’absence et du rapport avec les défunts ».
Suit alors un long plan fixe d’une sorte de maison/hangar immobile perdue dans la campagne islandaise alors que la caméra fait défiler les saisons.
Cette drôle de maison s’anime peu à peu : on suit de loin d’abord, de près ensuite les allers et venues d’un homme, Ingimundur, (superbe Ingvar Eggert Sigurðsson) qui retape la maison et y accueille sa famille et surtout sa petite fille qu’il adore. On apprend qu’il a perdu sa femme dans un accident de voiture. En rangeant ses affaires, il découvre que sa femme a eu un amant et soupçonne un homme. A partir de là, le film suit Ingimundur dans la douleur de l’absence et l’obsession de la vengeance.

Si le film traite bien de la difficulté du deuil, il s’agit aussi, de la part du réalisateur de « l’écriture d’un récit d’enquête, mais où l’on finit par progressivement se désintéresser de sa résolution pour plutôt se focaliser sur les émotions humaines, et plus particulièrement sur les deux sortes d’amour ; l’amour que l’on a pour ses enfants ou petit-enfants, qui est simple, pur et inconditionnel, et l’autre amour, celui qu’on a pour son partenaire, son amant ou sa femme. C’est quelque chose de complètement diffèrent, plus complexe, intime, animal et unique. »

Magnifiques images, très bons acteurs dont les visages- à part celui de la petite fille- s’animent au fur et à mesure que le film s’enfonce dans le drame.
Le cinéma islandais est très présent ces derniers temps avec de beaux films qui mettent en scène , une nature sauvage et des personnages rudes, entiers : « Béliers » de Grimur Hakonarsson, « Woman at War » de Benedikt Erlingsson.
Il s’agit du second long métrage de Pálmason, après « A Painter. Winter Brothers » qui a reçu plus de 30 récompenses.

France Soubeyran