Biopic
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WALK THE LINE

James Mangold (USA 2005 - distributeur : 20th Century Fox)

Joaquin Phoenix, Reese Witherspoon, Robert Patrick

125 min.
8 février 2006
WALK THE LINE

« I Walk the line » est le titre d’une chanson écrite et interprétée par Johnny Cash, pionnier d’une musique qui, dans les années 50/60, emprunte au rock son rythme et à la country ses textes costauds et souvent mélancoliques.

Il est aussi, à lui seul, un explicite raccourci de la vie d’un chanteur, considéré comme la plus belle voix de baryton-basse des USA, qui a souvent marché sur le fil du rasoir, entre chutes et renaissances, avant de se trouver et d’épouser la femme de sa vie, la chanteuse June Carter.

James Mangold, aborde la biographie de Cash avec une apparente application scolaire mais très vite le film décolle vers des horizons moins conventionnels posant une réflexion intelligente sur les rapports qu’entretiennent la vie et l’œuvre.
La première explique-t-elle la seconde ou est-ce l’inverse qui est vrai ?

Si la marque d’un bon comédien est d’entrer dans la peau de son personnage pour en faire ressortir les contradictions et la profondeur, alors Joachin Phoenix (qui pousse le talent jusqu’à interpréter lui-même les chansons du film) ne déméritera pas de l’Oscar pour lequel il est nominé. Il en est de même pour Reese Witherspoon, au jeu inspiré et habité, bien loin des pitreries et des mimiques de la plupart de ses prestations précédentes.

Les biopics de musiciens font florès à Hollywood (« Bird » de Clint Eastwood, “Beyond the Sea” de Kevin Spacey, « Ray » de Taylor Hackford).

Mais il en est peu, qui comme « Walk the line », arrivent à cerner l’ambiance musicale d’une époque (*), la religiosité corsetante d’une société qui discrédite les mères-célibataires (June Carter) et la magie d’un moment musical comme celui du spectacle donné par Cash dans la prison de Falstom.

« Walk the line » est un film à voir et à entendre, qui remet, avec énergie et conviction, sous les
feux de la rampe une voix souvent utilisée par Quentin Tarentino dans ses BO (« Jackie Brown »
et Kill Bill-II). (m.c.a)

(*) qui fut aussi celle des débuts d’Elvis Presley, de Jerry Lee Lewis faisant tous deux parties, comme Cash, de l’écurie de Sam Philips