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VIVA RIVA

Djo Tunda Wa Munga (France, Belgique, République Démocratique du Congo, Afrique du Sud)

Marlene Longange, Manie Malone, Patsha Bay Mukuna, Hoji Fortuna,

98 min.
7 septembre 2011
VIVA RIVA

Il y a des films dont on regrette qu’ils ne soient pas biodégradables.

Pour éviter qu’ils continuent d’essaimer auprès des spectateurs leur parti pris de donner d’un Monde perçu sans espoir et sans illusion tant d’images avilissantes et dégradantes.

Violence gratuite, vulgarité morale, grossièreté des dialogues, indécence d’un point de vue qui sous l’alibi de la dénonciation politique et de son corollaire les inégalités sociales se vautre dans tous les chaos - drogue, mafia, corruption, prostitution, trafics en tous genres - rien ne manque au palmarès archétypal de Monsieur Riva qui, après 10 ans d’absence, revient à Kinshasa bien décidé à profiter d’une richesse bien mal acquise.

Certains voient en cette première réalisation fictionnelle du documentariste congolais, Djo Tunda Wa Munga (*), un « Scarface » africain, d’autres, courtisans ou aveugles, évoquent des références à Kurosawa (« Stray dog ») et Sergio Leone.

Plus modestement, « Viva Riva » nous apparaît comme un film noir (sans jeu de mots).

Désespérément noir. La parfaite antithèse de l’espoir qui sous tend le "Kinshasa symphony" de Martin Baer et Claus Wishmann.

 

Sorte de "Very bad trip" (que Todd Phillips et sa joyeuse équipe nous pardonnent la citation), par ses démesures, bacchanales et concentrés de fureur "V.R." rate sa cible : interpeller et conscientiser.

Toutes les sensibilités existant sur cette terre, doit-on s’étonner qu’en compétition aux Africa Movie Academy Awards de cette année « Viva Riva » se soit vu décerner six prix dont ceux de meilleur metteur en scène et de meilleur film ? (mca)

(*) « State of mind » qui porte un vrai et presque compatissant regard (qui n’a rien à voir avec les nauséabonds excès et débordements de "Viva Riva") sur les nombreux traumatismes collectifs et individuels vécus ces dernières années par la population de la République Démocratique du Congo. 

(**) comment aurait été reçu ce film par les Africains s’il avait été réalisé par un Européen ?

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