Concert filmé
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U2 3D

Catherine Owens, Mark Pellington (USA 2007 - distributeur : KFD)

Bono, The Edge, Adam Clayton, Larry Mullen Jr

85 min.
9 avril 2008
U2 3D

1 tournée, celle de « Vertigo Tour »,
4 musiciens déjà filmé par Phil Joanou (*) il y a 20 ans, dans « U2 Rattle & Hum »,
5 pays différents dont 3 en Amérique du Sud,
7 étapes de tournage.

1 record, celui du plus grand nombre de caméras utilisées pour un seul et même film
1 technologie, celle du 3D numérique qui permet au fan d’être au plus près de ses idoles

Et au bout du compte ?

1 expérience visuelle et sonore certes bluffante par moments

Mais surtout la confirmation que le représenté ne vaut pas le vécu.

Que face à l’écran, le spectateur, malgré l’illusion tactile de pouvoir toucher Bono et consorts,reste seul. Isolé. Presqu’en autisé dans une expérience individuelle.

Alors que face à un podium life, sa solitude de disloque. Englouti par le mouvement, son quant à soi se fond avec celui du voisin. Il fait plus que regarder, il vibre. Son expérience est collective et lui permet d’éprouver la sensation forte du coude à coude.

Comme dans la chanson de Piaf, il ressent la force de la foule qui :
« nous traîne, nous entraîne….
Nous pousse, épanouis, enivrés et heureux »

U2 célèbre dans une de ses chansons la puissance de l’amour. U2 3D ne rend hommage qu’au pouvoir de la technique.

C’est un match inégal. D’un côté « In the name of love ». De l’autre « In the name of technology ».

Il est extrêmement difficile de rendre l’impact secouant d’un concert. C’est pourquoi le film de Jonathan Demme « Stop making sense » captant une prestation en continu des Talkings Heads sur une scène new-yorkaise au début des années 1980 reste un modèle du genre.

A nos yeux, et jusqu’à ce jour, inégalé par sa ferveur, sa combustion et sa captation presqu’amoureuse de l’âme d’un band animé il est vrai par un artiste d’exception, David Byrne.

Si le magazine Positif de ce mois d’avril consacre un chouette dossier au « Rock’n’roll & cinéma », au mois de mai Flagey fera ce qu’il lui plaît. En programmant un cycle "musique/7ème art" très éclectique.

Allant du Lou Reed’s Berlin de Julian Schnabel aux « Doors » d’Oliver Stone en passant par le
« Hair » de Milos Forman. Pour plus d’informations consulter le site www.flagey.be (m.c.a)

(*) Auquel on doit aussi deux documentaires sur le meilleur de U2 de 1980 à 2000, dans lesquels on peut entendre notamment les voix de Salman Rushdie (" The ground beneath her feet") et de William S. Burroughs ("Last night on earth").