Conte de fée
2étoile(s) 2étoile(s) 2étoile(s) 2étoile(s) 2étoile(s)

Coup de coeurPENELOPE

Mark Palansky (USA 2007 - distributeur : Kinepolis Film Distribution)

Christina Ricci, Reese Witherspoon, Catherine O’Hara, James McAvoy

101 min.
25 juin 2008
PENELOPE

Si l’envie vous prend de rêver devant un conte de fée moderne et pétillant, « Penelope » va vous ravir.

Il était une fois Christina Ricci incarnant une jeune femme de sang bleu affublée d’une malformation pour le moins disgracieuse : un nez de cochon au milieu de son visage de poupée. Pour la libérer de ce sortilège, il faut que quelqu’un du même rang l’accepte telle qu’elle est jusqu’à la fin de ses jours.

Jusque là, rien de terriblement neuf sous le soleil des princesses et autres sorcières vengeresses. Sauf que ce conte de fée est drôlement bien ficelé. Rebondissant de scènes drôles en moments touchants, le film emmène littéralement dans son tourbillon enchanté et coloré. 

Ce qui plait avec « Penelope », c’est qu’il reprend les conventions du genre, tout en en jouant avec intelligence.

Le film plonge dans un univers chamarré, propice aux sortilèges comme aux coups de foudres, sans pour autant sombrer dans la mièvrerie.

Il conte une histoire charmante et empreinte d’une certaine dose d’irréalisme, tout en affrontant de face des problèmes aussi réels et actuels que l’acceptation et la découverte de soi, au-delà des images que l’on tente de vous coller à la peau, cela sans tomber dans les clichés habituels (la beauté est à l’intérieur…) ou verser dans le mielleux.

Cette histoire se construit sur des personnages jouant du stéréotype sans y être enfermés, nuançant les rôles formatés et prévisibles des contes de fée sans originalité.

D’autant qu’ils sont incarnés par des acteurs tous plus talentueux les uns que les autres ; Christina Ricci arborant avec fierté son museau porcin, Catherine O’Hara en mère obstinée et maladroite, James McAvoy en amoureux au charme ténébreux, Reese Witherspoon, toujours aussi pétillante, peu importe la couleur de ses cheveux.

Enfin, le film ravit parce qu’il ose manipuler les données formelles caractérisant le conte de fée. Il se joue de la voix over typique du "Once Upon A Time" et n’hésite pas à intégrer une donnée de mise en abyme à la morale du film comme au "Happy Ever After".

« Penelope » se pose donc comme une réussite tant au niveau du fond que de la forme. Mark Palansky signe avec ce premier long métrage un conte de fée sensible et intelligent, dans le lequel on est happé et duquel on sort réjoui. (Justine Gustin)