Comedie psychologique
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PARLEZ-MOI DE LA PLUIE

Agnès Jaoui (France - distributeur : Cinéart)

Jean-pierre Bacri, Agnès Jaoui, Jamel Debbouze, Pascale Arbillot, Florence Loiret,...

100 min.
15 octobre 2008
PARLEZ-MOI DE LA PLUIE

C’est la comédie qui fut le maître mot de cette nouvelle réalisation signée Jaoui et Bacri[1]. La volonté de revenir vers l’humour après « Comme une image », film à la tonalité plus sombre.

C’est aussi le désir de travailler avec un acteur en particulier, Jamel Debbouze, à qui ils offrent un très beau rôle, plus mature et profond que ceux qu’il avait joué jusqu’à lors. Un rôle, celui de Karim, qu’il interprète avec retenue et justesse, ce qui en fait peut-être le plus beau personnage du film, le moins prévisible en tout cas.

Car c’est le souci majeur qui caractérise « Parlez-moi de la pluie ». Le fait qu’hormis le personnage de Karim, les autres protagonistes semblent tout droit sortis des films précédents du couple.

On retrouve le Bacri grincheux, fragile derrière ses apparences d’ours mal léché, la Jaoui pleine de prestance et d’assurance, cachant à merveille la solitude qui l’habite. Et il en va de même pour le reste des personnages, qu’on a l’étrange impression de connaître, d’avoir déjà rencontrés dans un autre film du duo.

L’histoire même affiche elle aussi cette prévisibilité, ce sentiment de déjà vu. Les rapports humains qu’elle décrit ressemblent à ceux que l’on a déjà rencontrés dans « Un air de famille » ou dans « Le goût des autres », une justesse de la description des relations certes, mais qui devient lassante à force d’être sans cesse exploitée.

D’autant plus que le scénario de « Parlez-moi de la pluie » affiche un côté brouillon que les autres films du couple n’avaient pas. On a un peu de mal à comprendre où l’on va au début du film, certains vécus resteront largement minimisés par rapport à d’autres, sans qu’il n’y ait aucun élément concret pour justifier ce choix.

La thématique de cette nouvelle réalisation est elle aussi celle que nous avait déjà proposée Jaoui aux travers de ses précédents films. Celle d’adultes qui sont en questionnement, en introspection, en pause. Des hommes et des femmes qui cherchent à trouver l’épanouissement et éprouvent à quel point cette quête peut être complexe. 

Si ce thème est évidemment interpellant, on ne peut s’empêcher de ressentir une impression de tourner en rond, de revenir inlassablement aux mêmes sujets, sans les éclairer de réponses neuves.

Cet aspect de redite sabote « Parlez-moi de la pluie ». On n’est que peu touché par les expériences des différents personnages, et du même coup, peu gagné par l’envie de rire, tout juste de sourire aux mimiques maintes fois vues d’un Bacri insatisfait. (Justine Gustin)

[1] Les deux artistes ont écrit le film et y jouent. Cependant, seule Agnès Jaoui est à la réalisation.