LES LUMIERES DU FAUBOURG

Qui mieux qu’Ali Kaurismäki peut nous plonger dans l’angoisse de la solitude ?
Qui mieux qu’Ali Kaurismäki peut nous enfoncer dans un désespoir existentiel ?
Qui mieux qu’Ali Kaurismäki peut nous faire ressentir l’hostilité d’un monde environnant rébarbatif.?

Les acteurs aident brillamment le réalisateur dans son propos : ils ne jouent pas, les émotions ne sortent pas, pas de gestes, pas de mouvements de leur part : ils miment par le regard toute la détresse humaine. 

Les teintes se déclinent dans le même registre : noir profond, gris acier, bleu métallique, une touche de rouge sang ; même la musique rétro nostalgique (le temps des cerises") adopte la même partition.

Il parait que le film "Les lumières du faubourg" est un hommage à Charlie Chaplin. Le film ressemble, en effet, à un vieux film muet, de plus le personnage principal est un vagabond qu’affectionnait particulièrement Charlot.

Ce mélodrame plus noir que noir nous entraine à la limite de l’écoeurement par l’indifférence généralisée de la société.

J’ai quitté la salle avec un sentiment de malaise. Le ciel me paraissait plus gris, le parking plus boueux, les "Lumières de la ville" plus blafardes ... et mes problèmes personnels ont refait surface.
Avec talent, Ali Kaurismäki a réussi son pari : nous montrer qu’il n’y a pas beaucoup de rose sur la palette de la vie.Triste mais poétique, noir mais lumineux, le film "Les lumières du faubourg" est incomparable. (KD)