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LES DEUX ALFRED

Bruno Podalydès

Denis Podalydès, Sandrine Kiberlain, Bruno Podalydès ...

92 min.
23 juin 2021
LES DEUX ALFRED

« Les deux Alfred [1] » propulsent le spectateur dans l’univers d’une société totalement dépendante de la technologie avec des personnages de la génération Y (ou millenials), que l’on appelle les "Digital Natives", car connectés en permanence.

C’est dans cet univers complétement étranger que tombe Alexandre (Denis Podalydès), chômeur plus très jeune déclassé, en cherchant du travail : « The Box », une start-up très tournée en apparence vers le bien-être de ses employés ( fontaines de bonbons, chaises longues, tables de ping-pong, drones-parachutes pour la livraison des colis, voitures-jouets etc) mais en fait très exigeante : disponibilité 24h sur 24, et surtout « Pas d’enfant ! ».

Or Alexandre a reçu un ultimatum de sa femme (elle travaille dans un sous-marin en mission secrète pour l’armée) et il a deux mois pour prouver qu’il peut gérer ses deux jeunes enfants et trouver du travail. Alexandre obtient le poste, mais il ment sur ses enfants !

S’en suit une série de situations rocambolesques mais crédibles, entre Alexandre trouvant l’aide providentielle d’Arcimboldo (Bruno Podalydes, frère de Denis dans la vie) pour s’occuper de ses enfants et Alexandre aux prises de sa nouvelle société avec Séverine (Sandrine Kiberlain), sa supérieure, cheffe de projet, au caractère dictatorial.

Ce film est un petit bijou de finesse. Il repose sur un très bon scénario qui a donné naissance à des scènes excellentes en pointant du doigt un monde du travail qui oblige l’employé à s’adapter en permanence et à être disponible à toute heure : « Ce sont des espaces régressifs, très infantilisants qui correspondent, me semble-t-il, à des buts de management très pensés qui peuvent remplacer le paternalisme d’autrefois", explique Bruno Podalydès
Le rythme est vif. Au fur et à mesure des scènes, le spectateur s’attache à ces personnages et passe du rire, du sourire à l’émotion. Le trio d’acteurs est jubilatoire, excellent, juste toujours. Bravo à Yann Frisch, qui, pour son premier rôle au cinéma, joue un hilarant « PDG hipster mégalomane ».

Avec « Les deux Alfred [2] », Bruno Podalydès nous offre une critique délicieuse de notre société moderne hyperconnectée.

(France Soubeyran)

[1Le film fait partie de la Sélection Officielle Cannes 2020

[2Pour la petite histoire vous vous êtes peut-être posé la question : « Pourquoi ce titre » ? En fait il s’agit du nom du doudou des enfants formé par deux singes