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Le cours de la vie

Frédéric Sojcher

Agnès Jaoui, Jonathan Zaccaï, Géraldine Nakache, Stéphane Henon, Guillaume Douat, Romain Debouchaud, Lise Lomi, Célie Verger

89 min.
10 mai 2023
Le cours de la vie

Le film « Le cours de la vie » commence comme une promenade , un jour de printemps, sur la musique envoutante de Vladimir Cosma, avec la caméra qui se promène sur le visage d’une femme dans un taxi puis sur des jeunes qui se rendent quelque part.
Ce quelque part est l’Ecole Nationale Supérieure de l’Audiovisuel de Toulouse où cette femme , Noémie (Agnes Jaoui), scénariste célèbre, est invitée par le Directeur à donner une masterclass à ses étudiants de dernière année. Or le Directeur, Vincent (Jonathan Zaccaï), n’est autre que son amour de jeunesse ( on apprendra plus tard qu’elle l’avait quitté 30 ans auparavant).
Le réalisateur nous fait alors pénétrer dans la salle de classe baignée par la pénombre comme si nous étions des spectateurs discrets des personnages en scène : Noémie , les élèves et Vincent, observateur dans l’ombre du haut des gradins.
« En fait je voudrais que le film soit vraiment perçu comme un film d’amour. D’abord sur le plan scénaristique, on comprend dès le départ que Noémie ne vient pas seulement donner une masterclass, elle retrouve aussi un ancien amant, avec lequel quelque chose n’a pas été réglé. Son cours est l’objet d’un sous-texte, lié à leur histoire commune. Et puis surtout, c’est un film d’amour parce qu’il souligne la façon dont l’amour peut donner confiance. Noémie explique que si elle est parvenue à devenir scénariste, c’est grâce à la confiance en elle que lui a donné l’amour de Vincent. Une des définitions possibles de l’amour, c’est comment on donne confiance en l’autre. » précise Frédéric Sojcher.
S’en suit un film avec une structure narrative en apparence naturelle mais en fait très construite, mêlant subtilement le présent et le passé qui semble ressurgir de chaque mot de la démonstration de Noémie comme s’ils s’adressaient à Vincent au delà de la leçon de scénario donnée aux élèves. Eux aussi, par leurs questions à Noémie, mêlent expérience personnelle et cinéma.
Peu à peu le spectateur, balancé entre le réel et le virtuel , entre le cinéma et la vie des personnages, s’attache à ces visages, s’associe à leurs émotions. Le film est merveilleusement interprété : Agnes Jaoui est Noémie et Jonathan Zaccaï, Vincent.
Laissez vous porter par ces images, par ces visages, par la subtilité des sentiments suggérés.

France Soubeyran