GLI ANNI PIÙ BELLI (Nos plus belles années)

Un film qui rend heureux. Il nous propose de suivre pendant plus de quarante années la vie de trois copains plus ou moins inséparables. Et d’une femme, bien entendu ! Le récit commence dans de violentes manifestations en 1980 et se termine lorsque les enfants nés de leurs amours ont l’âge de ce trio au début du film. Le ton est italianissime, joyeux, bavard, roublard, idéaliste, un soupçon misérabiliste ou passionné, selon les parcours et les époques. La première chose qui force l’admiration est la fluidité du récit malgré les nombreuses ellipses. Et les acteurs (deux par rôle) sont absolument pétillants de talent. C’est le premier film que je vois de ce réalisateur aux nombreux succès qui semble avoir une prédilection pour le film choral, et ici, c’est brillant et léger.
L’un des charmes du film est aussi de traverser l’Italie à plusieurs époques, et d’y revoir la fontaine de Trévi qu’un film a rendu célébrissime. Un sympathique hommage qui s’ajoute aux allusions des époques qui se succèdent durant cette histoire qui croise la vie politique mondiale et italienne. Le choix de la chute du mur de Berlin, de l’opération Mains propres et du 9/11 n’est pas sans donner du sens au parcours si différents de nos héros. Et les cinéphiles s’amuseront des allusions à d’autres films italiens inspirants. La riche bande sonore nous permet de découvrir cette célébrité italienne, Claudio Baglioni, un crooner qui confirme que ce genre d’interprète accompagne dans toutes les langues nos plus belles années.

Francis de Laveleye