Chronique dramatique
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RESURRECTING THE CHAMP

Rod Lurie (USA 2008 - distributeur : Belga Films)

Samuel L. Jackson, Josh Hartnett, Rachel Nichols

112 min.
14 mai 2008
RESURRECTING THE CHAMP

Un film, comme un visage, a deux profils. Suivant celui auquel on accroche, on peut le trouver intéressant ou quelconque.

Ordinaire sûrement par son scénario "Resurrectin..." est (presque) intriguant par son intention.

Un journaliste rencontre un clochard qui prétend avoir été, dans ses années glorieuses, un champion de boxe de la trempe d’un Jack La Motta.

Cette occurrence lui donne l’idée d’écrire sur ce SDF un article qui le re-crédibiliserait aux yeux de sa rédaction - qui trouve ses reportages sans envergure - et d’une famille qui n’a pour lui que peu d’estime.

Propos jusque là sans beaucoup de relief mais qui s’épaissit au fur et à mesure des doutes qui assaillent le reporter et le spectateur.

Faut-il croire ce que raconte le « Champ » ? Où est la frontière entre la vérité et la mythomanie ? Comment ne pas céder à ce que Brassens appelle « Les trompettes de la renommée » pour panser des egos frustrés et en même en même temps « jackpoter » auprès d’un public avide de sensations ?

John Ford, le cinéaste-philosophe, avait magnifiquement réfléchi à la question dans son « The man who shot Liberty Valence » en constatant que « When the legend becomes the fact, print the legend ».

Bien sûr avec Rod Lurie nous sommes à mille coudées en deçà de John Ford mais il n’empêche qu’amorcer une réflexion sur l’extensibilité de la notion d’authenticité pour capter l’attention des consommateurs de medias est d’une bienvenue actualité.

Rod Lurie a été critique de cinéma. Quel aurait été son regard sur les prestations de ses acteurs - à nos yeux mal équilibrées entre un Jackson qui joue au poids lourd et Hartnett au poids figé ?

Reste un combat de taille entre deux façons d’aborder l’écrit : le respect des faits ou leur édulcoration ? (m.c.a)