Mathilde Seigner, Céline Sallette, Clovis Cornillac, Yvan Attal, Abel Jaffri
De tourmente on peut dire tout de suite qu’il n’y en a pas.
Le film de Christophe Ruggia est même plutôt le contraire.
Insipide.
Parce que le grand sujet qu’il semblait vouloir aborder, la délocalisation et ses effets désastreux sur l’emploi (*) s’effiloche au fil des images et se perd dans une improbable histoire à laquelle personne ne croit.
Même pas les acteurs auxquels il manque cette capacité d’incarner une tension intérieure qui aurait pu les crédibiliser.
On appelle cela rater sa cible.
Comme si le cinéaste n’avait pas su (pu ?) s’affranchir d’une tendance propre au cinéma français : alléger un propos d’actualité brûlante, le chômage couplé à la globalisation, en le doublant d’autre chose de tout à fait inessentiel, une rocambolesque chasse à l’homme.
On appelle aussi cela noyer le poisson . (mca)
(*) sur ce sujet amère est à recommander, pour son intelligence et sa mélancolie, le film d’Emmanuel Finkiel « Nulle part, terre promise ». Plus particulièrement l’un de ses segments dans lequel un cadre, malgré la conscience de la brutalité de sa tâche et de ses conséquences sur les travailleurs, supervise le transfert de son entreprise dans un pays de l’Est de l’Europe.